FOURMIES - Les Quatre Viaducs
Les six premières cartes postales sont antérieures à 1914 et comptent parmi les plus anciennes. En effet, elles nous montrent le premier ouvrage en brique érigé en 1869 pour permettre à la ligne de chemin de fer d'enjamber la Vallée de l'Helpe.
Il est doté de 6 arches, c'est pour cette raison qu'il fut longtemps surnommé les "Six ponts".
Avant qu'il ne soit construit, les ingénieurs de la Compagnie des chemins de fer du Nord, souhaitaient aménager une énorme butte qui aurait coupé la ville en deux...
... mais suite au mécontentement de la population et à l'intervention des autorités locales, le projet fut abandonné.
Ce premier viaduc sera détruit le 25 août 1914 par le génie militaire français afin d’empêcher ou retarder l'avance de l'armée allemande.
La rare et très belle cpa *** ci-dessous nous montre un aspect inédit de ce premier viaduc.
Mais l’occupant ne tarde pas à reconstruire un second viaduc, d’abord en bois, puis en « dur ».
A bien des égards, l'histoire de ce viaduc n'a rien à envier au pont de la rivière kwai qui fit l'objet d'une super production cinématographique en 1957.
En 1918, un troisième pont en « dur »est construit par les allemands. Il est alors constitué de six plots massifs en maçonnerie supportant un tablier métallique. Ce tablier sera transformé dans les années qui suivent la fin du conflit, mais les pilastres subsisteront (voir les 4 cpa qui suivent).
Mais l'histoire du viaduc ne s'arrête pas là. En effet, il faillit être détruit à nouveau par ceux-là même qui l’avaient édifié. Le 9 novembre 1918, à la veille de la libération de Fourmies, les occupants prennent la même décision que le Génie français en 1914 : Le viaduc doit sauter !
C'est grâce à deux courageux Fourmisiens (Alphonse Petit-Burlion et Abel Muny) et deux déserteurs sarrois (Guillaume Marcelin et François Schira) que la destruction du viaduc sera évitée, ceci contrairement à tous les autres ponts de la région pour lesquels j'ai déjà évoqué ici les nombreuses destructions.
Ici on peut voir le 3ème viaduc traversé par un autorail dans les années 50.
Finalement, Il faudra attendre l’aménagement de la transversale Est-ouest de la ville au milieu des années 70, pour qu’un nouvel ouvrage moderne, ne comportant plus que deux piliers en béton, enjambe la nouvelle 2x2 voies de l’avenue Charles de Gaulle.