AVESNES SUR HELPE - La déshérence ?
NDLR : Cette étude a été réalisée par Atlantico.fr et publiée le 13 septembre 2017 sur son site
AVESNES SUR HELPE : Un espace rural en déshérence !
Comment le taux de pauvreté des communes de plus de 1000 ménages révèle que la misère ne se limite pas aux banlieues françaises
Ce sont les territoires auxquels tout un chacun pense en premier, lorsque l’on évoque la pauvreté en France. Parmi les 20 communes affichant le plus fort taux de pauvreté, sans surprise, six d’entre elles, bien connues de nos concitoyens, se situent en banlieue parisienne, dont quatre en Seine-Saint-Denis (Clichy-sous-Bois, Aubervilliers, La Courneuve et Saint-Denis), une en Essonne (Grigny) et une autre dans le Val d’Oise (Garges-lès-Gonesse). Ensuite, figure dans cette liste, pas moins de cinq arrondissements de Marseille, du centre et du nord de la ville, témoignant de la très forte paupérisation locale, la métropole marseillaise étant bien moins peuplée que la métropole parisienne. Enfin, nous retrouvons la commune la plus populaire de l’agglomération lilloise, Roubaix, qui défraie régulièrement la chronique pour ses problèmes sociaux. Le principal point commun de ces communes est d’accueillir une très forte immigration internationale d’origine extra-européenne, soit les populations les plus fortement touchées par la pauvreté.
Le second type correspond à des communes, plus faiblement peuplées, se situant en-dehors des grandes métropoles, concentrées principalement dans le nord-est du pays. La plupart d’entre elles sont inconnues du grand public, comme des universitaires spécialistes de la pauvreté, qui ont une fâcheuse tendance à associer la pauvreté uniquement aux banlieues, à l’exception notable d’un chercheur comme Michel Pinçon, originaire des Ardennes, qui sait pertinemment que la pauvreté ne se localise pas uniquement dans les banlieues des grandes métropoles. Parmi les communes les plus touchées par la pauvreté, se retrouve quatre communes de l’est du département du Nord, dont trois doivent leur malheur à Usinor, qui a fermé ses unités sidérurgiques, employant alors plusieurs milliers de personnes, à la fin des années 1970 : Denain et Lourches près de Valenciennes, ainsi que Louvroil à côté de Maubeuge. La pauvreté d’un territoire n’est donc pas due au hasard et elle a tendance à se pérenniser (nos gouvernants n’ont rien fait pour ces villes depuis près de quarante ans !). La dernière commune du Nord est Avesnes-sur-Helpe, bourg-centre d’un espace rural en déshérence. Dans les autres départements de France, la forte pauvreté touche une commune du Gard dans l’ancien bassin minier d’Alès, La Grand-Combe, recordman national du déclin démographique depuis les années 19601, ainsi qu’une commune de Gironde, Sainte-Foy-la-Grande, et une commune de l’Aisne, La Fère, ancienne ville de garnison (la caserne a fermé en 1993). Ce sont donc, soit des communes d’héritage industriel, anciennes villes minières ou métallurgiques, soit des bourg-centres d’espaces ruraux en difficulté, correspondant pleinement à la « France Périphérique », mise en avant par le géographe Christophe Guilluy.
Dans le second tableau on découvre avec surprise que Fourmies est mieux classé que Avesnes et soutient la comparaison avec Maubeuge !
NDLR : Cette étude a été réalisée par Atlantico.fr et publiée le 13 septembre 2017 sur son site