FOURMIES - Demeures patronales et Maisons de Maître
La richesse architecturale d'une région ou d'une ville est souvent liée à la présence de monuments, demeures ou châteaux historiques. Chez nous, en Avesnois, et à quelques exceptions près, nous n'avons rien de tout ça. Néanmoins, nous possédons un patrimoine foncier remarquable, lié à l'essor industriel de la région à la fin du XIXe et début du XXe siècle. En 1820, à Fourmies, on ne compte que 2 000 habitants. 1825 marque la naissance de l’industrie lainière grâce à Théophile Legrand. Il crée la première filature sur Fourmies. Dès 1825, il construit la filature "Le Malakoff" pour se lancer dans la laine peignée. 1830-1890 marque "l’âge d’or" de l’industrie lainière à Fourmies. Durant cette période, la population passera de 2000 à 16000 habitants. En 1891, Fourmies compte 37 filatures (près de 50 pour la région de Fourmies). Les deux guerres mondiales, puis la concurrence des pays émergeant vont marquer le déclin et la fermeture progressive de toutes ces usines jusqu'au milieu du XXe siècle.
Le Château Théophile Legrand à Fourmies - De style éclectique, le château Legrand est la demeure la plus importante de Fourmies. Il est construit par Louis, fils de Théophile Legrand, fondateur en 1825 de l’industrie lainière fourmisienne. Cette demeure est implantée au milieu d’un parc d’un hectare, à proximité de la principale usine familiale de Malakoff.
Aujourd'hui, de belles demeures patronales et autres maisons de maître témoignent de ce riche passé industriel. C'est ce patrimoine que je souhaite évoquer en images dans ces pages, mais pas seulement. En effet, il existe d'autres industries et tout un secteur tertiaire qui va se développer rapidement. Cet afflux va lui aussi générer de nouvelles constructions remarquables. A cet effet je vais diffuser environ 150 photos (1) de ces demeures, prestigieuses pour certaines, et plus modestes pour d'autres. Mais toutes témoignent d'un habitat de qualité qui correspond à la période mentionnée plus haut (Fin XIXe - Début XXe). Il est bien sûr évident que beaucoup de ces propriétés ne sont pas visibles de l'extérieur et sont souvent masquées par la végétation. Leur nombre est par conséquent beaucoup plus important.
(1) - Il s'agit essentiellement des communes faisant l'objet de ce blog.
Rue Delval
Rue Croizet-Eliet
Rue Ulrici
Dans le centre-ville on trouve de très beaux immeubles, comme ici, rue Cousin Corbier ...
... ou encore rue Saint-Louis avec celui ci qui abrite un établissement bancaire (BNP).
Rue Ulrici
Rue Sencier
Rue Clavon
La maison de maître est une grande bâtisse située soit en milieu urbain, soit en campagne. Elle est facilement reconnaissable à sa base de forme rectangulaire et à ses grandes pierres angulaires apparentes. Sa construction s'étale surtout à partir du Second Empire jusqu'à la fin du XIXème siècle. Si la maison de maître est flanquée d'une tour ou plus, elle peut-être qualifiée de château.
Rue du Général Leclerc
Avenue Kennedy
Rue Edouard Flament
Ce type d'habitat plus modeste est également assez répendu au début du XXe siècle. Il s'apparente à une habitation de type "Villa", souvent située à l'écart du Centre-ville.
Rue Baligant
Cette demeure patronale est juxtaposée aux bâtiments voisins d’une usine textile. Le muret donnant sur la rue est constitué par un assemblage de pierres bleues à bossages. Des grilles, exécutées par un ferronnier local, portent dans un médaillon les initiales du bâtisseur : "LD". Paul Jacquot, filateur l’usine de "La Sans Pareille", qui produisit à la "Belle Epoque" le fil de laine le plus fin du monde, aurait habité cette maison. Bien que je ne trouve pas cette demeure plus exceptionnelle que d'autres, elle aurait semble t-il obtenu des médailles d'or et des diplômes aux expositions de Paris en 1878, de Melbourne en 1881 et d'amsterdam en 1883.
Ce très joli manoir de style Anglo-Normand du début du XXe siècle se situe rue du Malakoff. Il est photographié ici côté jardin, à proximité du Château de La Marlière.
Rue des Rouets
Nous avons ici un magnifique exemple de Maison de Maître bien restaurée et rendue particulièrement lumineuse grâce à un badigeon blanc. Comme beaucoup de ces demeures on observe deux hautes cheminées sur un des pignons, ainsi qu'une entrée secondaire qui permet d'accéder directement aux dépendances situées sur le côté (écurie, buanderie, habitation secondaire ...). A l'arrière de l'édifice se trouve une autre issue qui permet d'accéder au parc et jardin. En façade, l'entrée principale est surmontée d'un traditionnel balcon sur lequel s'ouvre une porte-fenêtre. Sur la toiture on trouve l'habituelle lucarne centrale flanquée de deux oeils de boeuf latéraux en zinc.
Rue Jean Jaurès
«Cette construction assemble sous le même toit une série de caractères divers comme le bow-window surmonté d’un balcon d’inspiration anglaise, les petites baies géminées latérales romano-byzantines, voire turco-byzantines avec leur arc outrepassé, le toit débordant normand et les vitraux aux lignes en coups de fouet certainement inspirés du courant modern style. Des cabochons en faîence de Beauvais, provenant de l’atelier des Greber, et des décorations florales en mosaîque accentuent encore cette recherche du spectaculaire. La maison a été longtemps la propriété de la famille Clowez, qui dirigeait une caisserie à Fourmies.»
Source : "Le patrimoine des communes du Nord" - Editions FLOHIC
NDLR : J'ai bien sûr un faible pour cette belle demeure puisqu'elle appartient à un membre de ma famille.
Avenue Kernnedy
Avenue Kennedy
Rue Edouard Flament
Rue du Général Leclerc
Rue Jean Jaurès
Rue de la Commune de Paris
Avenue Kennedy
Sous la lucarne de l'édifice on remarque une inscription :
En basque : OHANTZE GOCHOA signifie : NID HEUREUX
Cet ancien bureau auxiliaire de la Banque de France, dépendant de la succursale de Maubeuge, présente une façade éclectique qui associe des formes classiques et baroques. Il est représentatif des tendances architecturales du début du XXème siècle et démontre visuellement la prospérité de la région à la veille de la Première Guerre Mondiale. Fourmies est alors le premier centre mondial de filature de laine, et l’activité des filatures nécessite de gros mouvements de capitaux. La demande d’ouverture de ce bureau est entérinée à la chambre de commerce d’Avesnes le 14 avril 1891. En 1911, il occupe, parmi les 70 bureaux, le huitième rang pour les bénéfices réalisés. Près d’un siècle plus tard, la ville de Fourmies entre en possession des lieux pour les transformer en logements.
Source : "Le patrimoine des communes du Nord" - Editions FLOHIC
Rue Bouret (Office HLM)
Rue des Owis
Rue Edouard Flament
Rue Fernand Pécheux
Rue des Rouets
Rue des Rouets
Rue Saint-Louis
Les deux maisons de Maître qui suivent sont pratiquement identiques, même au niveau des grilles. On peut penser qu'elles ont été bâties à la même période (fin XIXe) par le même architecte. A noter que la seconde qui suit, abrite la Maison des syndicats
Rue Sencier
Rue Sencier
Rue Théophile Legrand
Rue Victor Hugo
Impasse Marcy
Impasse Marcy
Rue du Marais
Rue des Eliets
La Maison Paroissiale
Rue A. Moreau
Rue Croizet-Eliet
L'ancienne mairie est un exemple du style architectural de l’Avesnois-Thiérache entre 1820 et 1860. Le linteau des fenêtres est remplacé par un large bandeau de pierres bleues qui prend en écharpe toute la longueur de la façade. Le fronton triangulaire qui surplombe l’entrée confère à l’ensemble un caractère néoclassique.
Source : "Le patrimoine des communes du Nord" - Editions FLOHIC
NDLR : Il est à noter que les diverses photos des immeubles ci-dessus sont publiées en fonction de certains critères. Les choix que j'ai fait tentent de représenter le mieux possible les différents styles d'architecture qui cohabitent de la fin du XIXe au début du XXe siècle. Celà dit, cette liste n'est pas figée et peut toujours être agrémentée par d'autres photos et bien sûr par vos commentaires.