GLAGEON - L'église Saint-Martin
J'ai déjà évoqué dans ces pages l'historique de cette église. Son clocher a aussi son histoire propre, la voici ci-dessous en forme de poême écrit par Auguste Hanon en 1949 :
Le clocher de Glageon.
Sa flèche était debout depuis deux cent trente ans,
Il avait résisté à l'usure des temps.
Et le coq qui là-haut dominait la campagne,
Surveillait les prairies, les maisons et la fagne.
Insouciant et heureux, toujours en mouvement,
Il se faisait guider par la marche du vent.
Et les cloches sonnaient, annonçant au village,
Les deuils, les mariages, les naissances, les offices,
Leur carillon changeant s'en allait dans la plaine,
Emportant les échos de nos joies, de nos peines.
C'est ainsi qu'elles sonnèrent pour un message de gloire,
Quand nos vaillants poilus remportèrent la victoire.
Elles sonnèrent encore et puis ... ce fut la guerre,
Celle qu'avaient voulu nous éviter nos pères !
Aux frontières ils partirent, jeunes, joyeux et confiants,
Hélas ! leur absence devait durer quatre ans.
La vie continua, les cloches sonnèrent toujours,
Et leurs grosses voix de bronze égrenèrent bien des jours
Ou il fallut subir la présence des "vautours"
Qui cymques, en chantant, défilaient d'un pas lourd.
Mais un samedi matin s'éleva dans la la plaine
Le grondement confus de la bataille lointaine.
C'était, nous le savions, l'armée américaine
Qui venait pour chasser les hordes hitlériennes.
Déjà, le coq heureux, voulait crier victoire !
Quand soudain sur la place s'arrêtèrent deux barbares.
Ils grimpèrent au clocher, y demeurèrent à peine,
Et déjà de longues flammes s'élevèrent dans le ciel.
Les poutres centenaires ne furent en un instant
Qu'un énorme brasier pétillant et fumant.
Les cloches s'éffondrèrent dans un fracas terrible,
Et les vitraux claquèrent. Oh! comme c'était horrible.
Les cloches ne sonnèrent pas pour la Libération,
Mais le jour n'est pas loin où la population
réunie toute au pied de la tour restaurée,
Verra dans le soleil briller sur le clocher,
Un coq resplendissant et tout empanaché.
Et entendant alors sonner le gros bourdon,
En ce beau jour de fête, tous en choeur, nous crierons :
Nous avons retrouvé le clocher de Glageon.
NDLR : Ce poême a été dactylographié plus ou moins bien. il est donc possible que des erreurs de transcription ou d'ortographe soient présentes.
Lien connexe :
Nous sommes le 2 septembre 1944 vers 11h 30 : " La foule est venue accueillir les libérateurs américains. Celle-ci offre maintes bouteilles qui avaient réussi à traverser les années de privations. En retour, elle se voyait offrir tablettes de chocolat, petites savonnettes ... etc.
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