Bouleversement du paysage
Thierry Reghem quitte la départementale pour emprunter une petite route. Celle-ci sépare un lotissement récemment construit, avec des charmantes maisons impeccablement alignées, et un champ agricole, distant de quelques mètres seulement des habitations. « Vous voyez ce terrain ? Avant, il y avait de l’herbe; c’était une belle prairie avec des haies comme on en trouve beaucoup dans ce territoire. Maintenant comme vous pouvez le voir, c’est seulement un champ de terre ». Thierry Reghem continue de rouler, jusqu’à ce que de l’eau obstrue la chaussée. « Il y a encore quelques années, l’eau ne pénétrait pas sur la route. J’en sais quelque chose, je fais mon jogging ici depuis longtemps », affirme-t-il.
Comment l’expliquer alors ? Le maire pousse sa voiture un peu plus loin et s’arrête le long du champ. A un endroit précis où les haies qui longeaient le chemin ont disparu : elles ont été arrachées. L'eau s’écoule à travers un trou béant, le terrain n’arrive plus à l’absorber. « C’est un exemple parmi tant d’autres de pratiques culturales dont on n'avait pas l’habitude dans le coin. Ces agriculteurs fragilisent le sol, qui n’arrive même plus à retenir l’eau, et détruisent des éléments naturels pour leur business ».
Le champ appartient à un agriculteur néerlandais, producteur entre autres de pommes de terre. Il s’est installé dans le coin en 2015, et a racheté au moins 70 hectares de terrain à Trélon et à Ohain, la commune voisine. Mais, selon Thierry Reghem, l’agriculteur possèderait davantage de terres. Il redémarre sa voiture, rejoint la départementale en direction de la Belgique, et pointe du doigt des terrains sur le chemin. « Là c’est à lui; ici aussi ...