Guerre 14-18 - Le Président de La République à La Flamengrie
PIERRE D’HAUDROY
Le Président Macron à La Flamengrie, le clairon Sellier de retour pour la cérémonie
du «cessez-le-feu»
(Le Courrier Picard Par Nicolas Totet - Publié le 07/11/2018)
Un millier de spectateurs a assisté à la cérémonie de La Flamengrie dans l’Aisne marquée par le retard d’une heure et demie du président de la République.
La famille Mainil est venue de La Capelle pour s’installer au premier rang du chapiteau abrité, face à la Pierre d’Haudroy illuminée de bleu-blanc-rouge. « C’est la première fois que j’assiste à une cérémonie patriotique, je suis surtout là pour transmettre l’histoire à mes enfants », souligne Lionel, le père. Son épouse Virginie est d’autant plus fière d’être là, qu’elle a participé personnellement à la restauration de la pierre, un granit des Vosges à la gloire de « la ténacité du Poilu ». Emmitouflés, les deux enfants, Océane, 11 ans et Noé, 8 ans, ouvrent de grands yeux. Ils attendent avec impatience le président Emmanuel Macron, qu’ils voient tant à la télévision, et se souviendront longtemps de ce qu’ils ont vécu aux premières loges ce mercredi 7 novembre 2018, cent ans après le premier « cessez-le-feu » sonné par le clairon Sellier au même endroit. Recouvert d’un drap noir, l’instrument qui a fait la légende du lieu, est bien présent au pied du monument. C’est la première fois depuis 1925, l’année de l’inauguration de la Pierre d’Haudroy, qu’il est sorti du musée des Armées des Invalides pour rejoindre La Flamengrie, là où il a fait l’histoire avec le caporal Pierre Sellier, le 7 novembre 1918, vers 20 heures, par une nuit noire, brumeuse et pluvieuse.
Premier président de la République française à se rendre à la Pierre d’Haudroy, Emmanuel Macron est finalement arrivé avec une heure et demie de retard sur l’horaire officiel… Le retard a été supporté par les cinquante porte-drapeaux et anciens combattants, souvent très âgés et positionnés à la droite du monument.
« Cela fait près de 20 ans que je participe chaque année à cette cérémonie à la Pierre d’Haudroy et c’est la première fois que nous allons être salués par un président de la République, se réjouit Michel, 81 ans, ancien combattant d’Afrique du Nord. C’est de la fierté et un honneur ». « Moi je pense d’abord à mes aïeuls, en particulier à mon grand-père qui a eu la médaille de guerre pendant 14-18 », poursuit le porte-drapeau Régis, venu d’un village frontalier avec les Ardennes.
Généralement calibrée et ponctuelle, la cérémonie officielle qui devait débuter à 18 h 45 a finalement commencé à 20h 15. « C’est vraiment un manque de respect pour tous les gens qui sont installés ici et qui attendent », commentaient les premiers observateurs. Pas sûr qu’Emmanuel Macron profite d’un quelconque « cessez-le-feu » social pendant cette itinérance mémorielle, décidément unique sur bien des points. Il a tout de même été applaudi par une partie du public lors de son départ.
Après une heure et demie de retard, la cérémonie pouvait enfin commencer. « Il règne une ambiance de paix à tout prix ». « Le principal est que l’on ne se bat plus… » Des élèves français et allemands ont lu des lettres de soldats de leur nation, Gustave et Joseph. L’émotion est montée d’un cran quand d’autres jeunes tout de blanc vêtus ont convergé devant la Pierre d’Haudroy, dans une allégorie de la rencontre entre soldats des deux camps, ici même, un siècle plus tôt. Puis le clairon a sonné devant le monument. Le président Macron a dévoilé une plaque près de la Pierre, au pied de laquelle était présenté le clairon d’origine du caporal Pierre Sellier, « le témoignage de la portée historique du cessez-le-feu » le 7 novembre 1918 dans ce coin de Thiérache. Enfin, la Marseillaise chantée par la soprano Magali Léger a apporté une touche lumineuse à cette cérémonie, remuant les tripes du millier de spectateurs présents.