- "Après la bataille des frontières (voir article précédent), ce fut l'invasion de l'Avesnois entre le 22 et 26 août 1914. Beaucoup d'habitants abandonnent leurs maisons, emportant tout ce qu'ils peuvent. Du 22 au 23 août, à Avesnes, les enfants et personnes âgées sont évacuées par train. Peu à peu, tandis que la ville se vide de ses habitants plus de 200 blessés arrivent dans le couvent Ste Thérèse, à l'hospice et à l'hôpital 107 de la Croix Rouge. Cette installation est de courte durée car les allemands sont à Beaumont (Belgique). Tous les blessés doivent donc être transférés rapidement vers des lieux plus sûrs et le 25 août, pour permettre leur évacuation, deux wagons sont ajoutés au dernier train qui part d'Avesnes."
- "Le lendemain les troupes allemandes de la IIème Armée de von Bülow arrivent en Avesnois et se livrent à des destructions, des incendies et des pillages à Solre le Château, Felleries, Flaumont-Waudrechies, Sémeries, Avesnes, Fourmies, Cartignies, Landrecies ... Ils justifient ces exactions par la présence d'espions et de francs-tireurs. Les routes sont encombrées de civils fuyant et de troupes avec des canons et des mitrailleuses."
A Felleries, les allemands entrent dans le village vers 7 h du matin. Vers midi, ils commencent à mettre le feu à plus de 60 maisons, trois usines (Les Ets Achille Charon,Trotin-Montay et Albert Crucis) et à l'église.
A Sémeries-Zorées, alors que 45 soldats sont tués lors d'un combat de cavalerie, cinq fermes sont incendiées par des obus ou volontairement.
A Flaumont-Waudrechies, près de l'usine "La Dolomie" tombe Gaston Ruffin. Ce soldat du 106ème Régimentd'Infanterie meurt de ses blessures sur le pont de la Dolomie à 29 ans. Les allemands anéantissent l'usine de la Dolomie en mettant le feu à 10 bâtiments.
A Avesnes sur Helpe, Alors qu'il reste encore des cavaliers et quelques fantassins français, l'artillerie allemande établie sur les hauteurs du "dernier sou" de la Taquennerie à Flaumont bombarde la ville. Vers 9 h, arrivent les Uhlans des routes de Guersignies, de Solre le Château, de Flaumont-Waudrechies et de Sains du Nord. La confusion est grande et certains Avesnois pensent que ce sont des Anglais ou des Belges Flamands. Des obus tombent sur la Collégiale juste au dessus de l'autel de la vierge épargnant miraculeusement le tableau de "l'assomption" de Watteau. D'autres endommagent quelques maisons. Tandis que les troupes françaises poursuivent leur retraite, des combats continuent route de Landrecies. Des habitations sont volontairement incendiées. Mme Marie-Mélanie Raux, responsable de la Croix Rouge et M. Carbonnier, professeur d'allemand au collège, M. Loiselet adjoint et M le Doyen Lancelin tentent une médiation pour calmer les ardeurs incendiaires des envahisseurs et permettent ainsi de sauver le ville...
Toutefois, le collège d'Avesnes et son musée ne sont pas épargnés. Des soldats allemands préparent méthodiquement l'incendie qui détruira la totalité du bâtiment et des 159 oeuvres d'art (tableaux, gravures, statues) de son musée installé en 1904 au second étage du bâtiment principal, ainsi que 18 tableaux et 900 médailles, jetons, monnaies rares ... Le déblaiement des ruines du collège ne commence que le 13 juillet 1915 sur l'ordre du Major von Mehring.
La Galerie des tableaux
A SUIVRE ...