Voici une nouvelle cpa inédite de cette rue du centre-ville au début des années soixante.  au premier plan à droite, la maison de la Presse (Liénard), juste au dessus un studio photos et un peu plus loin un pressing à l'enseigne "Net Pressing". A gauche au premier plan une Panhard PL 17, derrière elle une Peugeot 404.

Un demi siècle plus tard, peu de changements. La Maison de la Presse est toujours là. Un journal local a pris la place du photographe. Plus loin un magasin d'optique et une confiserie. Le Net Pressing a disparu.

Ce dimanche avait lieu à Liessies une exposition de vieux documents et cartes postales anciennes sur le village. On pouvait notamment y découvrir cette gravure tirée d'un album de Croy qui représente Liessies (à l'époque Liessy) et son abbaye. Ce n'est qu'au XVIe siècle que l'abbaye bénédictine retrouve une certaine prospérité grâce à l'abbé Louis de Blois-Chatillon (1506-1566) qui rétablira la règle de Saint Benoit. C'est aussi à partir de cette période que les travaux d'enluminures réalisés par les moines deviendront réputés dans l'europe entière. 

  Enluminure (Société Archéologique et Historique d'Avesnes sur Helpe) 

  Ci-dessus, Louis de Blois-Châtillon. Il fut un personnage central de la spiritualité occidentale. Abbé, en Hainaut, familier de Charles Quint, correspondant d'Ignace de Loyola, ami des Chartreux de Cologne, les innombrables éditions et traductions de ses oeuvres transmettront le meilleur de la mystique du Nord à l'Espagne du Siècle d'Or, puis à la France du Grand Siècle.

Durant la révolution, la dépouille mortelle de Louis de Blois fut jetée à la voirie. L'acquéreur de l'abbaye en 1810, Michel Dahier, un ancien chanoine, réussit à lui enlever la tête qu'il cacha ensuite dans le bâtiment qu'il habitait. Lorsqu'il mourut en 1834, personne n'avait eu connaissance de la présence de cette précieuse relique dans cette habitation. Quelques années plus tard, des ouvriers découvrirent la tête soigneusement enveloppée dans une étoffe. Les personnes mises au courant reconnurent cette tête comme étant celle de l'abbé de Liessies. En 1866, la relique fut remise à un religieux de Solesmes par le curé de Liessies, ceci avec l'aval de l'archevèque de Cambrai. Le crâne se trouve encore aujourd'hui à l'abbaye bénédictine de Solesmes dans la Sarthe.

Le crâne du vénérable Louis de Blois à l'abbaye de Solesmes (Sarthe)

Voici une nouvelle perspective de l'abbaye à la fin du XVIe siècle. L'église actuelle y est représentée au premier plan à droite. Outre cette église qui témoigne aujourd'hui du passé glorieux de cette abbaye, il subsiste un certain nombre de bâtiments annexes ainsi que le parc qui vient d'être restauré.

Parmi les bâtiments encore existants on peut voir la ferme (XVIe siècle) ainsi que les dépendances (XVIIIe siècle), à gauche sur cette cpa du début du siècle passé. Elles comprenaient les communs, écuries et granges. La grosse maison bourgeoise du fond, à l'entrée du parc (château Lhomme) a disparu et à été remplacée par une demeure de style plus moderne.

Ci-dessus, les dépendances telles qu'elles sont visibles aujourd'hui. Les espaces verts ont été remaniés l'an passé en même temps que le parc. On peut également découvrir près de l'église, l'ancienne forge de l'abbaye (XVIIIe siècle, photos ci-dessous).

L'entrée (détail)

Derrière les dépendances, on peut voir ce bâtiment parfaitement restauré et typique de l'architecture de cette époque (XVIIIe siècle).

Liens connexes :

http://chrisnord.sportblog.fr/search/Liessies%20-%20L%27Abbaye/

 http://chrisnord.sportblog.fr/461121/L-Eglise-de-LIESSIES-La-Croix-Bysantine/

C'est au XIVe siècle qu'apparaît ce château fortifié qui fut érigé sur une motte encore visible derrière l'église actuelle. Pillée et brûlé par les troupes de François 1er en 1540, la forteresse sera reconstruite. Henri II en1552 puis Turenne en 1637 et 1653 l'assiègent à nouveau et l'enlèvent. Il sera finalement détruit. La carte postale ancienne ci-dessus nous indique l'endroit précis où se situait ce château. Sur celle-ci Il est également fait mention d'une pierre sculptée aux armes des seigneurs de Glageon insérée dans un mur du jardin. S'agit-il de la  pierre de 80 cm2 qui fut offerte à la fin du XIXe siècle par Théophile Legrand à la commune de Glageon ? Cette pierre représente des armoiries qui proviennent probablement du château de Glageon.

Ci-dessus, le château tel qu'il est représenté sur le nouveau site web de la ville de Glageon *, à droite le blason de pierre bleue qui provient probablement du château. 

                 *  http://www.glageon.fr/PBCPPlayer.asp?ID=517122  

Cette cpa doit dater des années vingt. La prise de vue a été réalisée depuis la rue des Rouets. A gauche on peut voir un commerce de bourrellerie, sellerie, estaminet et tabac à l'enseigne Audin.

 (Cliquer sur la photo pour zoomer)

La même prise de vue aujourd'hui. La maison de commerce Audin a disparu et a été remplacée par un immeuble moderne qui fait office de librairie (Génard) au premier plan à gauche.

Merci à Mickaël Tilmant à qui je dois ces photos (d'autres sont en préparation)

L'immeuble de la Librairie Génard a pris également la place d'un magasin d'alimentation (Boquet-Nicaise) qui était installé à l'angle de la rue Des Rousseaux et de la rue des Rouets. Ce commerce fut également une succursale des Ets Goulet-Turpin (cpa ci-dessous).

Voici l'immeuble de la Librairie Génard tel qu'il est aujourd'hui

Cette petite église a été remaniée au XVIIe et XVIIIe siècle. Elle est entourée par un mur d'enceinte qui délimite l'ancien cimetière. L'origine n'est pas très bien établie mais l'édifice présente des parties romanes. Devant l'entrée trônent un tilleul et un maronnier hauts de plus de 27 mètres. La présence de ces arbres est fréquente aux abords des édifices religieux en Avesnois. J'ai pris cette photo à l'hiver car ensuite les arbres occultent presque complètement la façade. 

Cette photo a été prise l'été et l'arrière de l'église est plus dégagé. On voit très bien que les deux arbres en façade atteignent la hauteur du clocher. On découvre bien l'enceinte de l'ancien cimetière où, en 1884, une tombe fut découverte avec un vase en terre rouge, des boucles de ceinturon, un poignard et deux épées d'époque romaine.

Une jolie photo aérienne où l'on voit les méandres de l'Helpe Majeure côtoyer celles du terrain de motocross de Bellefontaine. Ce terrain accueille des épreuves du championnat des flandres.

A l'origine, cette somptueuse demeure fut construite à partir de 1875 dans un parc entouré  à l'époque par  des murs et de grilles. Tout comme la majorité des nombreuses propriétés de ce type dans notre région, elle appartenait à un industriel textile. Le propriétaire, Emile Witier, a épousé Lydie Bonnechère, fille du filateur Valéry Bonnechère. Witier se trouve être ainsi le beau-frère de François Boussus, dont-il deviendra directeur d'usines. Cette demeure sera ensuite revendue à la ville en 1922, pour y transférer l'ancienne mairie devenue inadaptée.

L'Hôtel de Ville tel qu'il est aujourd'hui (côté façade et côté cour).

Devant le parc de l'Hôtel de ville on a aménagé une passerelle pietonne et une autre pour les véhicules. Elles  enjambent  l'Helpe Mineure.

Cette carte postale peu courante des années 70  représente l'église Saint Léger.Elle fut construite à l'emplacement d'un ancien sanctuaire au milieu du XVIe siècle. La tour-porche et le clocher sont édifiés en 1825. A l'intérieur on peut y découvrir un important monument en marbre érigé à la mémoire de Félix de Mérode, qui fut l'un  des fondateurs du royaume de Belgique, et qui mourut en 1857. Son tombeau se trouve dans l'église Sainte Gudule à Bruxelles. A l'inventaire on trouve aussi quelques belles pièces d'orfèverie : Vases sacrés, ciboire, boite aux saintes huiles (XVIIe), navette à encens (XVIIIe), un reliquaire finement ciselé et surmonté du buste de Saint Léger. A voir également de nombreuses pierres tombales.

Ci-dessus à gauche le choeur,  à droite le reliquaire Saint Léger et ci-dessous le monument à la mémoire de Felix de Mérode.

Placée au dessus du maître-autel , une toile est restée anonyme. Selon beaucoup de spécialistes, elle aurait été réalisée par le célèbre peintre hollandais Van Dyck. Cette paternité est aujourd'hui reconnue par tout le monde ou presque, depuis fort longtemps. J'ai  fait ci-dessous, un agrandissement de cette peinture que l'on appelle à tort "descente de croix" alors qu'il s'agit, à mon avis, de "la résurrection". Je l'ai comparée avec une autre oeuvre qui provient d'un triptyque très connu de Rubens et qui porte précisément le nom de "résurrection".  C'est alors que j'ai, découvert à ma grande surprise que les deux tableaux étaient pratiquement identiques :  La mise en scène, le nombre de personnages, leur posture parfaitement identique, le christ tenant une bannière ... mais à un seul détail près : Le christ sur la toile de Rubens est très moderne pour l'époque et d'une nudité un peu plus marquée.

Ci-dessus à gauche, le tableau Trélonnais, à droite le tableau central du triptyque de Rubens

(Cliquer sur les photos pour agrandir)

En conclusion on peut dire que ce  tableau est peut-être plus un faux Rubens qu'un vrai Van Dyck !

Voici une cpa colorisée représentant cette charmante petite église vers 1920 dont l'histoire est étroitement liée à celle de l'abbaye aujourdhui disparue. Par rapport au clocheton d'aujourd'hui qui est bardé d'ardoises  (photo récente ci-dessous), on constate que celui ci était initialement en briques apparentes avec une cadran d'horloge excentré.

Le clocheton ainsi restauré est beaucoup plus harmonieux

Beaucoup de changements aussi à l'intérieur si l'on compare cette cpa colorisée du début du XXe siècles et la suivante un peu plus récente. Les nombreuses statues qui ornent l'entrée du choeur ont été enlevées ainsi que les deux tableaux du chemin de croix.

Deux bustes en marbre blanc encadrent désormais le choeur et représentent Saint Hiltrude à droite et son frère Gontrad à gauche. La voûte est pourvue d'une ceinture périphérique en bois sur laquelle reposent des arceaux, sans doute pour consolider et agrémenter à la fois l'édifice tout en obtenant un aspect général plus chaleureux.

Le buste de Sainte Hiltrude couronné de roses, et celui de son frère Gontrad, proviennent de l'abatiale édifiée par l'abbé Antoine de Winghe au début du XVIIe siècle.

Dans l'église, entre autres oeuvres, on peut découvrir cette huile sur toile de grande dimension. C'est Crayer, un grand peintre anversois, proche de Rubens, qui réalisa à la demande de l'abbaye, quatre toiles ayant trait à la vie de Sainte Hiltrude : Sainte Hiltrude demandée en mariage, Sainte Hiltrude s'enfuie dans les bois, Sainte Hiltrude recevant le voile des mains d'un évêque, la retraite de Sainte Hiltrude dans sa cellule. Toutes ces toiles dateraient de 1669, année où l'artiste est mort.

Ci-dessus, une autre photo récente de l'église. C'est elle qui constituait la véritable entrée de l'abbaye, comme on peut le voir ci-dessous sur cette superbe  illustration réalisée en perspective cavalière (Album de Croy)