C'est parfois à l'occasion du débarras d'un grenier ou lors d'un déménagement que l'on peut trouver d'anciens journaux. C'est le cas ici avec cet exemplaire n° 785 du 13 février 1965. Il nous transporte presque 50 années en arrière, j'avais alors 19 ans. C'est avec curiosité que l'on feuillette les pages jaunies où on retrouve pêle-mêle l'actualité de l'époque, les faits divers, des publicités ou des noms qui nous sont familiers... Soudain on s'aperçoit que le vieux journal a mal vieilli et n'a pas supporté d'être lu à nouveau, ses pages s'effritent et tombent en lambeaux. On est alors saisi par l'angoisse du temps qui passe et l'on se sépare très vite du vieux journal qui nous ramène un peu trop à notre devenir. Cependant, avant de m'en séparer définitivement, j'ai voulu lui rendre un peu de vie en partageant avec vous certaines pages qui, ainsi restaurées et numérisées, vivront encore longtemps je l'espère, pour témoigner de l'actualité locale d'antan.
A la une on peut voir un article sur l'incendie de l'Institution Saint Pierre qui aurait pu être dramatique. On parle également du célèbre rallye des routes du Nord avec pas moins de 88 équipages qui vont sillonner le Sud-Avesnois. Je me souviens très bien du passage annuel de ce rallye qui était très spectaculaire et qui se déroulait le soir.A cette époque les bals de nuit, comme ici à Glageon, existent encore mais plus pour très longtemps. Les années "yéyé"sont passées par là. Les publicités sur le vin (Vinolux) ou sur le bière (Rona) ne font pas encore l'objet de la mention obligatoire : "à boire avec modération", le taux d'alcolémie et la vitesse des voitures ne sont pas soumis à des contrôles, la ceinture de sécurité n'existe pas, tout comme le contrôle technique. Ces tolérances de l'époque expliquent hélas les nombreux accidents graves et mortels surtout chez les plus jeunes. C'est justement cette année là que deux de mes camarades et moi-même sortiront miraculeusement indemnes d'un accident grave.
Tout comme aujourd'hui, en février 1965, les élections municipales auront lieu en mars prochain et un tour d'horizon des communes du canton de Trélon fait l'ojet d'un reportage chaque semaine. Ici c'est le village d'Ohain qui est à l'honneur. On retiendra essentiellement que les habitants d'Ohain sont sympathiques, certes, mais j'espère que c'est sans faire de comparaison avec les habitants des communes voisines !
Toujours à propos des Municipales, voici ci-dessous l'éditorial à la une du journal qui curieusement pourrait encore aujourd'hui être d'actualité dans le même hebdomadaire !
En page deux on retrouve toujours la rubrique "sur nos écrans". A Fourmies on compte encore trois salles de cinéma en activité. Au Palace, durant 7 scéances, on propose un péplum. C'est une superproduction en ultra panavision 70mm, avec une pléiade d'acteurs de renom. Au Rex c'est un film français audacieux qui est proposé durant 4 scéances dans une salle chauffée à 25° minimum (c'est l'hiver !). Au Familia on joue "Il était 3 flibustiers"
En page trois on découvre avec stupéfaction que Claude François est attendu le 15 mars prochain au Théâtre Municipal. Je n'ai plus le souvenir de cette tournée avec Michèle Torr et Les Missiles (sacré dollar).Est-il venu ? En tout cas le chanteur âgé de 26 ans n'en est qu'à ses débuts. Sa première tournée n'ayant eu lieu qu'en 1964. Il faudra attendre 1966 pour le voir en tournée accompagné des Clodettes. A noter également que beaucoup de nos soldats éloignés de leur foyer sont abonnés au journal qui leur permet d'avoir des nouvelles du Pays. C'est pourquoi une rubrique intitulée "chronique des militaires" leur est réservée et dans laquelle ils peuvent correspondre.
En page 4 on apprend qu'un nouveau Prêtre est arrivé à Wignehies. Il s'agit de l'Abbé Gauthiez qui vient de Douai.
Je vous ferai grâce de la page sportive ou agricole, de la page magasine pour Madame et sa rubrique culinaire, des petites annonces très recherchées à cette époque... Cet hebdomadaire local, qui existe encore aujourd'hui, était particulièrement complet et jouissait d'une grande notoriété et d'une importante diffusion dans de nombreux foyers du Sud-Avesnois.