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CHRISNORD TRELON (Nord)
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14 juin 2013

AVESNOIS - Balade avec WEO

Diffusé sur WEO le 07 juin 2012 dans le cadre de l'émission Grand'Place

Cette semaine, Anouk Winberg et Laurent Dereux s’installent dans l’Avesnois, la petite Suisse du Nord. Une région qui incite à la balade et à la détente. Laurent se balade dans le parc naturel de l’Avesnois et découvre le village de Liessies, puis s’amuse avec la collection de Playmobil de Jean-Michel et part à la rencontre des habitants de Mecquignies et de Bavay, en pleine préparation de leur son et lumière. Yannick Hornez, de son côté pousse les portes du restaurant, « le Carillon »

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30 mai 2013

AVESNOIS - Les Routes du Maroilles

Les routes du Maroilles

Le programme complet : Cliquer ICI

27 avril 2013

AVESNOIS - L'Association Scènes de méninges en Avesnois

Le spectacle « Remue-méninges en Avesnois »  initié par les communes de Anor, Trélon et Wignehies eut lieu en juin 2010 à Trélon. Il  tissa des liens entre les nombreux participants bénévoles à ce spectacle, ceci durant les plusieurs mois de préparation qui précédèrent. C'est pourquoi beaucoup d'entre eux  souhaitaient se retrouver pour prolonger cette expérience qui fut très valorisante pour tous.

C'est ainsi que naquit en mai 2011 "L’association Scènes de méninges en Avesnois". Ses objectifs sont entre autres de lutter contre l’illettrisme, l’exclusion, la ségrégation et favoriser la cohésion sociale, l’insertion et la solidarité. Elle contribue également à mettre en valeur le patrimoine et les traditions de la région en général et du territoire de l’Avesnois en particulier à travers la réalisation de projets culturels, d’expositions et d’évènements culturels.

Depuis fut réalisé  le spectacle "Légend’Air" en 2012 qui contait 3 légendes locales et 3 farces médiévales aux détours des sentiers de la galoperie, située dans la forêt d'ANOR.

Nous sommes maintenant en 2013 et l'association  prépare un film en collaboration avec le Théâtre du Bimberlot. Pour en savoir plus, voici deux vidéos réalisées par le Courrier de Fourmies :

Tournage dans les remparts d'Avesnes

Tournage de la scène Jean II d'Avesnes au Bol Vert à Trélon

23 mars 2013

AVESNOIS - Images hivernales

Hiver Route de St-Hilaire à AvesnesPetite route qui relie Saint-Hilaire-sur-Helpe à Avesnes-sur-Helpe

Un visiteur Avesnois de mon blog m'a recemment contacté concernant des échanges de photos "climatiques". En effet, celui-ci publie sur le site Info-climat de superbes photos que je vous conseille de visionner en cliquant sur le lien ci-après :

http://www.infoclimat.fr/photolive-photos-meteo-temps-reel-0-0-4233.html  

27 janvier 2013

Jean Dransart - Œuvres choisies

Depuis la disparition de Jean Dransart en 2009, je souhaitais éditer sur ce site quelques toiles de ce peintre qui vécut à Fourmies et à Ohain où était installé son atelier. J'ai aujourd'hui la possibilité de rendre hommage à cet artiste en partageant avec vous une vingtaine de ses peintures qui m'ont parues être représentatives de l’œuvre de cet artiste qui restera pour beaucoup le peintre des couleurs de l'Avesnois.

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Jean Dransart auprès d'une de ses toiles représentant La Collégiale d'Avesnes sur Helpe
Dans ce diaporama vous découvrirez  du mystère, de la poésie, de la lumière et de l’ombre, de la sérénité et de la tristesse. De beaux camaïeux de bleu, de vert, une lumière étrange, des maisons calmes et secrètes, quelques arbres dépouillés, des paysages foisonnants et d’autres désolés sous la neige.
 
Cliquer sur le petit écran gris pour passer en mode plein écran et échap pour sortir. La haute résolution des diapos permet également de zoomer sur les détails en cliquant sur la loupe +
Reproduction interdite sans le consentement de l'auteur
 
 1 La ferme du Moulin - 2 La tourmente - 3 Neige en Thiérache - 4 Dialogue - 5 La Carnaille - 6 L'Automne en Avesnois     
 7 Le Petit Bavais - 8  Horizon sur le Bassin Minier de Lens - 9  Le Long des Berges du Canal du Nord - 10 Paysage d'Automne
 11 Brumes sur l'Etang - 12 Le Lac - 13 Le Clown, fais-moi rire ! - 14 Marine  15 Nature morte aux confitures -
 16 Poteries anciennes - 17 Nature morte aux citrons - 18 Feu d'artifice - 19 Intérieur Louis XIII -20 Rendez-vous de minuit
 
Si vous souhaitez en savoir davantage sur Jean Dransart, vous pouvez cliquer sur ces 3 liens :
http://www.terascia.com/tag/jean-dransart/
(avec deux interviews audio de 1992)
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17 novembre 2012

AVESNOIS - La SFRF

A la fin de la guerre 14-18, sous l'impulsion de Paul Mariage (usine de la Gare à Sains du Nord) nait un consortium (SFRF) issu de la mise en commun des dommages de guerre de 25 usines textiles du Sud-Avesnois. Dans les années soixante, les différentes crises économiques de la seconde moitié du XXe siècle amèneront la fermeture de nombreux sites. En dépit d'efforts de modernisation et de diversification, c'est l'année 1980 qui sonnera définitivement le glas de cette société qui déposera son bilan. Ceci  entraînera la fermeture des  usines encore en activité, dont celles de Glageon, Sains-du-Nord et Wignehies. Les deux dernières :  La Capelle et Avesnelles seront cédées en 1985 et 1987. Au début des années 70, on estime que l'effectif était d'environ 1200 personnes.

Je peux vous proposer aujourd'hui la diffusion de 36 documents-photos exceptionnels sur les usines de cet important groupe textile. Ceux-ci concernent Avesnes sur Helpe, Fourmies, Sains du Nord et Wignehies. Tous datent pour la plupart de la fin de la première moitié du XXe siècle.

AVESNES-SFRF Usine de l'Avesnoise Salle de PréparationSFRF AVESNES SUR HELPE - "L'Alsacienne" - Salle de préparation

AVESNES-SFRF Usine de l'AlsacienneSFRF AVESNES SUR HELPE - "L'Alsacienne" - Vue aérienne

AVESNES-SFRF-L'Alsacienne en 1906SFRF AVESNES SUR HELPE - "L'Alsacienne" (1906)

AVESNES-SFRF-L'Alsacienne en 1920SFRF AVESNES SUR HELPE - "L'Alsacienne" (dévastée après la guerre - 1920)

FOURMIES - SFRF Usine de FourmiesSFRF Fourmies-Trieux (Ex Bouret et cédée ensuite à Bendix) - Vue aérienne

FOURMIES-SFRF-Usine BouretSFRF FOURMIES-Trieux - Façade

FOURMIES-SFRF-Grève 1936SFRF FOURMIES-Trieux - Grève en 1936

FOURMIES-Logements ouvriers rue BouretSFRF FOURMIES-Trieux - Logements ouvriers rue Bouret

FOURMIES-SFRF-Usine Bouret 1SFRF FOURMIES-Trieux - Bobinoir

FOURMIES-SFRF-Usine Bouret-PaquetageSFRF FOURMIES-Trieux - Salle de paquetage

FOURMIES-SFRF Transport du PersonnelSFRF FOURMIES-Trieux - Transport du personnel

FOURMIES-SFRF Salle de bobinageSFRF FOURMIES - Salle de bobinage

FOURMIES-SFRF Salle de Filature sur métiers renvideurs à filerSFRF FOURMIES - Salle de filature sur métiers renvideurs à filer

FOURMIES-SFRF-BobinoirSFRF FOURMIES - Bobinoir

FOURMIES-SFRF-Salle des PeigneusesSFRF FOURMIES - Salle des peigneuses

FOURMIES-SFRF-Salle de retordageSFRF FOURMIES - Salle de retordage

FOURMIES-SFRF-Réserve de laine peignée pour filatureSFRF FOURMIES - Réserve de laine peignée

FOURMIES-SFRFSFRF FOURMIES - Bobinoir

FOURMIES-SFRF-Centrale électriqueSFRF FOURMIES - Centrale électrique (alternateurs)

FOURMIES-SFRF-ChaufferieSFRF FOURMIES - Chaufferie

FOURMIES-SFRF-Laboratoire d'études et contrôle des matièresSFRF FOURMIES - Laboratoire d'études et contrôle matières

FOURMIES Usine DroulersSFRF FOURMIES - Le Peignage Anglais (Usine du Bas-Trieux)

FOURMIES-SFRF Usine du Bas TrieuxSFRF FOURMIES - Usine du Bas-Trieux

FOURMIES SFRF Usine du Bas Trieux PelotonneusesSFRF FOURMIES - Usine du Bas-Trieux - Pelotoneuses

FOURMIES -SFRF Usine du Bas Trieux Atelier de garnissage des rouleaux de pression pour bobinoirSFRF FOURMIES - Usine du Bas-Trieux-Atelier de garnissage des rouleaux de pression pour bobinoir

FOURMIES-Services Commerciaux 22 Rue SencierSFRF FOURMIES - Services Commerciaux 22 Rue Sencier Fourmies

SAINS DU NORD-Usine Doering-1921SFRF SAINS DU NORD - Usine Doering (Ex J.Hiroux & A.Dupont) - 1921

SAINS DU NORD-Usine Doering 1921SFRF SAINS DU NORD - Usine Doering - 1921

SAINS DU NORD-La Filature MariageSFRF SAINS DU NORD - Usine de la Gare (Ex Mariage)

SAINS DU NORD - SFRF Usine de la GareSFRF SAINS DU NORD - Usine de la Gare (Ex Mariage)

SAINS DU NORD-Usine Mariage-Machine à vapeurSFRF SAINS DU NORD - Usine de la Gare (ex Mariage) - Machine à vapeur

SAINS DU NORD-Usine du Petit TRamousies Salle de FilatureSFRF SAINS DU NORD - Usine du Petit Ramousies - Salle de filature

SAINS DU NORD-SFRF Usine du Peitit Ramousies salle de préparationSFRF SAINS DU NORD - Usine du Petit Ramousies - Salle de préparation

SAINS DU NORD-SFRF Usine du Petit Ramousies (Infirmerie)SFRF SAINS DU NORD - Usine du Petit Ramousies - L'infirmerie

Petit RamousiesMaisons ouvrières du Petit Ramousies

WIGNEHIES-Usine SFRF Salle de préparationSFRF WIGNEHIES - Salle de préparation

Liens connexes :

http://chris59132.canalblog.com/tag/SFRF
http://chrisnord.sportblog.fr/707614/FOURMIES-L-Industrie-Textile/
http://chris59132.canalblog.com/archives/2011/08/08/21754608.html
http://chrisnord.sportblog.fr/745859/FOURMIES-Le-Peignage-Anglais/

 

9 novembre 2012

AVESNOIS - Une Laitière ***

FOURMIES-Laitière

Sur cette superbe cpa colorisée du début du XXe siècle, On découvre Mercédès Jouniaux, sa mère Zélie Gravet et sa fille Georgette. C'est un chien qui est chargé de tirer  la carriole pour aller distribuer le lait dans le quartier des Noires terres.

8 novembre 2012

AVESNOIS - La Traite ***

AVESNOIS-LaitiersReproduction interdite (sauf en noir et blanc)

Ne cherchez pas cette cpa en l'état, vous ne la trouverez pas! En effet, c'est moi qui l'ai colorisée et je trouve le résultat plutôt convainquant.  Au début du XXe siècle la traite manuelle est effectuée deux fois par jour. Autant dire qu'elle occupe la plus grande partie du temps des herbagers. Cette carte postale témoigne qu'en Avesnois il existait des attelages de chiens qui transportaient entre trois et quatre cannes à lait sur de petites charrettes... (à suivre)

29 octobre 2012

AVESNOIS - Patrimoine et Mémoire Collective

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Le catalogue ci-dessus fut édité en 1982 à l'occasion d'une exposition intitulée "Patrimoine et mémoire collective en Avesnois" réalisée à partir des travaux d'un groupe de travail institué par l'Office culturel régional. Après l'urgence qu'il y avait à sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine industriel, on commencera à procéder au regroupement de multiples mémoires individuelles  pour arriver dans un premier temps à la construction d'une mémoire collective sur l'industrie du textile et la vie sociale... (Ecomusée de Fourmies). Un peu plus tard d'autres domaines seront explorés tels les verreries et poteries, la boissellerie, le marbre, la vie rurale... et plus proche de nous : la pierre à Wallers en Fagne et le fer à Féron.

EPPE-SAUVAGE-Auguste-Hanon

Le terme «mémoire collective» a été utilisé pour la première fois par le sociologue français Maurice Halbwachs (1877-1945) par opposition à la notion de «mémoire individuelle». C'est une théorie scientifique qui dit qu’on ne se souvient jamais seul. Cela veut dire que notre mémoire et nos souvenirs sont en partie structurés par la société. Il y a donc une mémoire collective et une multiplicité de mémoires individuelles. La mémoire collective est partagée, transmise et aussi construite par un groupe, un peuple, une nation, un pays.

Dans notre région, il faudra attendre la fin  des années 60 pour voir se développer le concept de mémoire collective via de nombreuses publications, expositions et initiatives menées à l'échelon local : "Année des traditions vivantes",  "Vivez notre région" ... Mais le pionnier est sans conteste le Cercle Sarséen à  Sars- Poteries, qui, sous l'impulsion de Louis Mériaux, organisera une exposition de bousillés dès 1967 pour aboutir ensuite à la création du Musée du verre en 1969. En 1972 est créée l'association des "Amis des sanctuaires et chapelles de l'Avesnois" présidée par Maître Jean Mossay, historien régional reconnu pour sa haute compétence. Cette association s'est fixée pour objectif la restauration de la chapelle de l'Epine (Hameau de Solre le Château). En 1973 et 1974, afin de financer les travaux, elle réalise des expositions d’œuvres d'art : "Trésors de l'Avesnois" puis en 1975 " Nativité en Avesnois " qui présente des toiles de grands peintres. En 1977 elle financera également la renaissance de la chapelle du Mont de Baives grâce à d'autres manifestations.

 

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Peu de temps avant, quelques volontaires et  principalement Jean Mossay, Louis Mériaux et le photographe Michalik, ont imaginé d'utiliser les albums de Croÿ pour illustrer le passé de l'Avesnois. En dépit du dispersement de ces albums originaux tant en France qu'à l'étranger, les amis des sanctuaires et des chapelles, et grâce à des nouveaux procédés photographiques, réussirent à "géantifier" des ektachromes obtenus à partir des gouaches et aquarelles originales qui avaient vécu dans l'ombre des bibliothèques durant près de 300 ans ! Ce qui était alors réservé à une élite restreinte de collectionneurs et d'érudits devint publique. Ceci permis d'aboutir aux prestigieuses expositions de 1977 (fonds Croÿ provenant de Vienne) et de 1978 (fonds de Dülmen) où l'on vint de partout pour s'extasier devant des panneaux géants qui restituaient fidèlement les gouaches et aquarelles d'Adrien de Montigny. En 1975 se crée à Felleries l'association "Les Amis des Bois Jolis" qui a pour projet de faire renaître l'activité de boissellerie, en  1976 c'est l'association "Les Amis du Val-Joly-Liessies-Ramousies" qui apparait en ayant pour but de sauvegarder le patrimoine religieux.

 

Mémoire collective

"Le patrimoine c'est le bien propre, la propriété transmise par les ancêtres. Dire le patrimoine de l'Avesnois, de la région, de la nation, de l'humanité, c'est considérer des biens et valeurs hérités, et qui appartiennent, au moins par l'esprit, à ces collectivités. Ainsi tel château du 17e siècle, avec son architecture typique et avec les évènements qui le situent dans l'histoire, peut très bien être la propriété (devant notaire) d'un vicomte, d'une princesse, d'un mandataire des Halles, il n'en fait pas moins partie de notre patrimoine, il est à nous par le cœur et la mémoire... La mémoire collective est donc un courant de pensée et d'action qui retient du passé ce qui est encore vivant ou capable de vivre dans la conscience d'un groupe donné, qui entretient cette mémoire et l'illustre...

On peut alléguer contre nous,que nous ne faisons que construire des musées de la récession. C'est vrai que les outils ne produisant plus sont disponibles pour le musée. Et alors ? Si, en dépit et à l'occasion de cette récession nous contribuons à instruire, n'aurons nous pas fait œuvre utile ? Les mêmes animateurs que nous connaissons, travaillent avec cœur en faveur des reconversions économiques à l'ordre du jour. Ils savent se déprendre du côté bucolique de la mémoire collective pour dire en même temps ce que l'Avesnois fut et ce qu'il veut être... En décrivant l'existence de nos prédécesseurs, nous ne tombons pas dans le travers passéiste. Nous savons, en rationalistes, que "le modèle" est devant nous, qu'il est à faire, défaire et refaire constamment, et, refusant l'élitisme par expérience, nous voulons associer à l'oeuvre tout le peuple qui se souvient et espère."

" Peut-être parce qu'on l'avait trop longtemps négligé, l'Avesnois s'est interrogé, s'est cherché. Il a vêtu de poésie sa bataille pour l'existence. Maintenant il s'aime. Et, sans le vouloir vraiment, ou bien en le désirant discrètement, il se montre."

(André Pierrard 1916-1997)

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Aujourd'hui, grâce aux outils informatiques et Internet, via les blogs et autres réseaux sociaux, chacun d'entre nous a la possibilité de s'exprimer  sur le passé, le présent et l'avenir. En ce qui me concerne, mon âge aidant et mon vécu  m'ont permis d'orienter ce blog sur le passé proche* de notre région où mes parents et grands parents ont vécu et travaillé. Je partage et je transmets donc ainsi ma mémoire individuelle mais aussi celle des visiteurs grâce à leurs mails, commentaires, témoignages personnels, envois de photos et documents... Le blog (accessible par tous) s'est en quelque sorte identifié à un groupe, ce qui permet de le légitimer en matière de mémoire collective, et sans doute aussi bien que n'importe qu'elle autre publication.

*La mémoire collective concerne un passé récent et dure une vie, voire un siècle. Au delà, ce sont les historiens qui prennent en charge un passé plus lointain.

 A lire :

http://classiques.uqac.ca/classiques/Halbwachs_maurice/memoire_collective/memoire_collective.pdf

25 octobre 2012

L'Avesnois sous l'occupation allemande

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J'ai publié nombre de documents relatifs à cette occupation, particulièrement sur Avesnes, mais les récits  sont rares. C'est pourquoi je vous propose aujourd'hui des extraits de  "La gazette des Ardennes". C'était un journal de propagande allemand  en zone occupée et dans les camps de prisonniers (France, Belgique). De nombreuses listes de prisonniers et de blessés rapatriés y étaient diffusées. Le siège se situait à Charleville.

Les contrebandiers d'Ohain, Glageon et son cirage, Glageon-Couplevoie et son champion de tir, un médecin rarissime à Trélon ... autant d'anecdotes sur notre région durant l'occupation allemande ...

AUTOUR DE TRELON (Nord).

"Une course, si rapide fût-elle, à travers la zone industrielle comprise entre l'Avesnois, la Thiérache et la frontière serait incomplète sans une visite à Trélon, chef-lieu du canton, étape obligée entre Fourmies et la Belgique. Ici encore, nous sommes dans la zone purement industrielle, tirant en temps de paix un appréciable revenu de ses filatures, tissages, verreries. Tout cela à l'heure actuelle est mort et rien ne saurait donner la précise image de l'engourdissement de cette contrée. Le calme s'accentue par le fait que nous entrons dans la zone des grands bois et des forêts qui s'épanouissent au coeur d e la Belgique et se ramifient jusqu'à la Sambre, jusqu'à la Meuse par de sombres coulées de sapinières. Couplevoie qui, en regard de certaines autres régions françaises, mériterait une mairie n'a pas d'histoire. Ses habitants cependant nous font remarquer avec orgueil que cette demi-commune a donné le jour au commandant Moreau, champion de tir au revolver et au canon.

Mais voici Glageon, centre industriel comportant filatures, tissages, peignages, carrières, soieries et une certaine fabrique de cirage qui a connu, durant la guerre, une gloire incontestée. C'est elle qui nous a donné  " Le Rêve "  en boîtes couleur d'espérance, le seul produit qu'aient utilisés des milliers de souliers d'occupés. "Le Rêve" mérite sa place au livre d'or de l'occupation ! (Réclame non payée). Pour en revenir à des choses d'une importance plus générale, disons que la physionomie du terroir de Glageon apparaîtra facilement quand nous aurons dit que tout ce qui n'est pas l'agglomération comprise entre l'Helpe et le Rieux minuscule est bois et pâtures. L'histoire de guerre de Glageon tient en peu de mots : il ne s'est rien passé; ce centre n'ayant de viabilité qu'horizontalement, si on peut ainsi dire. L'exode y fut relativement peu important. Sur 2847 habitants composant en paix, Couplevoie compris, le chiffre de la population, 2710 sont restés à leurs foyers ou l'ont retrouvé après quelques jours d'errances. Hâtons-nous d'ajouter que ce recensement de guerre comprend la totalité d'évacués. Cependant l'exode n'a guère dû dépasser 10 %. De même que Trélon, sa soeur jumelle, la commune de Glageon a connu bien des heures rouges. En 1543, les troupes de François Ier, commandées par Bonneval, tombent sur le château-fort, le brûlent, pillent la contrée et la laissent huit ans aux mains des pires aventuriers. Henri II reprend l'ouvrage fortifié et le nettoie d'une façon radicale : en ne laissant âme qui vive de ses occupants. L'année suivante, revanche des franches compagnies qui s'emparent du château et n'en laissent plus une pierre. A peine est-il réédifié que Turenne en marche l'enlève en 1637, le reprend d'assaut en 1665 et le rase. Le malheureux château, moins heureux que Phoenix n'a jamais pu renaître de ses cendres, au point qu'aucun des Glageonnais n'a pu m'en indiquer même l'emplacement approximatif. L'église de la commune n'est pas une suffisante compensation. Elle est massive et sans style. Je la suppose du début du XVIII* siècle, mais avec des retouches, des altérations et des agrandissements ultérieurs.

 

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Nous voici à Trélon avec lequel, par mesure de faveur, les gens de Glageon peuvent communiquer librement tous les dimanches. Le chef-lieu de canton a une autre allure et possède de remarquables vestiges de l'art ancien : le château des Carmes converti en musée et surtout le château de Mérode, cet édifice dont une des façades est prise sur une partie du mur d'enceinte de l'ancien château-fort, est, quant au style, difficile à classer. L'allure générale rappelle les constructions du grand siècle et quelques uns des châteaux des bords de la Loire, mais avec un avant-goût de la Régence et, par la multiplicité de ses pans, l'art flamand de la fin du XVIIIe siècle. Il se complète au Nord d'une admirable forêt. Malheureusement sa façade principale et sa cour d'entrée sont étranglées par le village qui l'enserre. Ce magnifique château mériterait plus d'air et de mise en valeur. D'autant que tout ce coin a une histoire mouvementée, semblable en tous points à celle de Glageon. Le château-fort pris en 1478 par Louis XI, repris par les aventuriers, puis par Bonneval en 1043, recouvré par les « Compagnies », tombé aux mains d'Henri II en 1552, reconquis par les pillards fut finalement rasé en 1554 par le Connétable de Montmorency...  Réédifié, il fut conquis par Turenne en 1637, puis par les Allemands en 1651, démoli pour toujours à la fin de ce siècle si mouvementé pour les Trélonnais. L'invasion de 1914 ne leur a pas donné pareilles émotions. La ville fut occupée sans coup férir. Cependant l'exode se révèle important. Sur 3889 habitants au recensement de 1911, Trélon n'en comptait plus au milieu de 1915 que 2892, ce qui donnerait une moyenne de 26 % d'absents (mobilisation comprise). La visite du bourg n'offre rien de particulièrement passionnant. L'église, de la fin du XVIe siècle, est d'une belle venue. Au coin d'une petite place, un libraire de guerre débite placidement des journaux et des cartes postales; au milieu d'immeubles assoupis, des cheminées d'usine; là un étang semé de mousses verdâtres (voir photo ci-dessus) ; un rustique lavoir où quelques ménagères tordent leur linge. On se croirait à cent lieues du cataclysme... Soudain des cris, du bruit, de la vie : c'est une volée de gossses qui sort de la Maternelle et traverse la place en jouant. Le maire de Trélon, à côté de son patronyme : M. Falleur, joint un petit nom charmant et m'a-t-on dit très bien porté : Aimable. Ce gros bourg compte un spécimen devenu rarissime dans la faune française : un médecin! C'est, je crois, le ssul et unique praticien resté dans le pays entre Avesnes, Hirson, La Chapelle et la Belgique ! C'est dire qu'il est disputé. A dix kilomètres à la ronde, on parle du médecin. Il n'est même plus utile de dire : le le docteur Moret. Tel est en effet le nom de ce praticien dont on loue d'ailleurs le dévouement et la science.

 

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En quelques minutes nous voici hors de Trélon et bientôt un panneau de bois nous apprend qne nous sommes sur le terroir d'Ohain. A cet endroit, nous sommes si près de la frontière belge que nous pourrions l'atteindre en quelques minutes et que nous voyons s'étaler le panorama de Momignies. Tableau coquet, fait d'un moutonnement de toits d'où émergent une église et le vaste édifice qu'est le pensionnat congréganiste devenu si florissant après la loi française de séparation. Nous atteignons Ohain sans fatigue. Encore le même calme que rompt seulement les allées et venues de quelques soldats  au repos. Quelques fidèles sortent d'une très moderne église; des fermières vont à la laiterie allemande porter quelques "cannes de lait". Si Ohain est un village de minime importance quant au nombre, ses ressources industrielles sont nombreuses. Il compte filatures (voir photo ci-dessus), carrières, brasseries. Il tira sa célébrité du croisement des routes d'Anor et des chemins qui mènent... en Belgique. Tout ce qui touche à la contrebande connaît Ohain, quartier général de la fraude, avec Momignies comme magasin central*. Cette industrie traverse actuellement une crise lamentable. On peut dire que les contrebandiers meurent faute de marchandises. En paix, le recensement de 1911 attribue à Ohain 1343 citoyens. L'autorité allemande, avec la précision qui la caractérise, eu a recensé 1010. Il y aurait donc eu un exode de 25 % indigènes, y compris les mobilisés. Ceux qui sont restés se groupent autour de l'écharpe tricolore de M. le bourgestre Bertrand. D'Ohain on gagne Fourmies par une route pittoresque et qui doit être charmante en été : étoupes ombragées, boqueteaux, étangs bordés de bouleaux élancés, rien n'y manque... Et l'on accède au bout de l'interminable rue du Fourneau, près des abattoirs fourmisiens."  (à suivre)

 (*) La Belgique alors que sa neutralité a été violée, jouit d'un statut particulier. Ceci explique que durant l'occupation on y trouvera un ravitaillement plus substentiel que chez nous. On manque de tout ou presque. Tout est rationné : la viande, le pain, le charbon... Même, les vélos sont réquisitionnés. L'hiver 1916-1917 se révèle particulièrement dur. Il fait - 20° en mars. L'hiver suivant, moins rigoureux, est d'autant plus rude que tout manque, y compris les chaussures.

 

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D'AVESNES A HIRSON

Si la route d'Avesnes à Fourmies conserve des traces nombreuses de l'invasion et des frictions entre notre arrière-garde et les éclaireurs ennemis, tonte la campagne environnante semblerait en paix. Seuls la présence de garde-voies et patrouilleurs allemands que nous croisons en chemin nous rappellent que nous sommes en pays occupé. Des hauteurs de Floyon nous dominons la pente douce des pâture; haies noires comme des traits durs sur la verdure uniforme, Depuis le Rainsart, passant par Etroeungt nous avons croisé des troupeaux au pacage. Ce sont des pensionnaires arrivés d'Allemagne, m'explique-t-on , et dont le gîte et le couvert sont payés huit sous par jour. Les fermiers viennent de terminer la « saison » » de beurre et leurs sourires ont l'éloquence des aveux satisfaits. Ce cadeau des Dieux s'est maintenu, à la ferme, aux environs de 2 francs la livre, de mai à la fin septembre. La réquisition livrée, les fermiers ont pu fournir à beaux deniers boutiques françaises et casinos allemands. D'Etroeungt, nous pouvions gagner directement Wignehies, mais le chemin dos écoliers nous conduit à Féron.

Là, commence le territoire de Ia Commandanture de Fourmies (voir photo ci-dessus) et là aussi nous sommes à la lisière du royaume de la laine et du verre.  Féron, cependant, n'est pas encore une agglomération industrielle. C'est un minuscule village, vivant par lui-même, demandant peu au voisinage. 666 âmes nous dit le recensement, mettons à l'heure actuelle 400 citoyens administrés par M. Achille Evrard. En cet après-midi brumeux, le village qu'on devinait la veille d'un calme virgilien est en rumeur : il attend pour le soir, le lendemain au plus tard, 200 évacués de la ligne de feu. On aménage des locaux vides; on rassemble les ferblanteries les plus disparates. On n'est pas riche, mais il faut dignement recevoir ces malheureux. Près d'une miniature de kiosque à musique haut perché sur un pivot, des soldats allemands engrangent des foins en sifflotant... Vue de là, l'église s'affirme ancienne et d'une charmante rusticité, trouvaille rare dans cette contrée issue de la grande poussée moderne. Déception. Il ne reste de l'édifice original qu'un avant-corps quadrangulaire portant, griffée dans sa maçonnerie épaisse, une date : 1614. Le reste est de récente réfection et le mobilier entier de l'église sort en droite ligne de la chromographie contemporaine de Saint-Sulpice. Un petit détail amusant, presque symbolique :" Une rutilante statue représente saint Eloi, Or, l'aimable patron de la Forge et de la Métallurgie porte sur la poitrine et sur le gant épiscopal, relevée d'or et bien eu vue : ... la Croix de Fer. Un cimetière- vieillot, une roue de scierie aujourd'hui muette, adaptée sur la vanne d'un étang jonché de feuilles rouillées; un lot de poules, dernier « carré » du village sans doute; un charmant nom glane au passage : Rue Heureuse et nous avons fait le tour de Féron.

 

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Wignehies est une suffisante compensation. Voilà bien la cite-type de la région du Nord. C'est un village, mais un village de 4162 âmes, c'est-à-dire numériquement deux fois et industriellement dix fois plus important que tel chef-lieu d'arrondissement de la région alpine. Wignehies est le complément direct de Fourmies, un faubourg éloigné qui continue sans transition l'économie industrielle de la ville : tissage, filaturcs, brasseries. Sa position l'avantage à un autre point de vue. Surtout pendant cette guerre, Wignehies est une étape obligée des produits d'élevage. Les beurres et fromages de Rocquigny, de Tatimont et de Clairefontaine y sont rassemblés, entreposés avant de s'acheminer vers Fourmies. À l'heure actuelle, on ne peut avoir qu'une image incolore et réduite du Wignehies de la paix. Les tissages sont fermés; muettes les filatures ; closes aussi les brasseries, beaucoup d'hommes sont appelés au travail hors du pays et le reste des citoyens se perd dans des groupes d’immeubles semés un peu partout, sans autre agglomération sérieuse qu'au voisinage de l'église. Wignehies n'enregistrera guère dans ses annales dramatiques que la journee du 26 août où l'artillerie allemande repérant les colonnes d'arrière-garde francaise envoie quelques obus. L'un d’e u x frappe le cadran de l'église sur le coup de neuf heures. Un autre enflamme l'immeuble dit « Fondation Fontaine-Carlier » sans faire d'autre victime qu'un fantassin français…(voir photo ci-dessus) C'est à ces heures troubles qu'il faut placer l'exode des gens du village dont beaucoup revinrent au bercail et qui forment un ensemble de plus de trois mille, avec M. Wiart comme pasteur municipal. Par le fait de la dualité de sa vie économique, Wignehies a relativement moins souffert que Fourmies et se relèvera plus facilement et plus vite. Cette aimable bourgade n’a cependant qu'un avenir limité, lié au sort même de Fourmies et dépourvue qu'elle est de moyens de communications rapides. Quelques centaines de mètres à peine séparent les écarts de Wignehies du centre urbain de Fourmies. Nous ne parlerons pas aujourd'hui de cette ville qui a fait l'objet d'une courte monographie de guerre, parue à cette place. Nous contournons la ville, prenant la voie directe qui conduit à Hirson. Le pittoresque étang de la Bouchère, deux dos-d'âne et nous voici à l'entrée d'Anor...

 ANOR-La-Gare

... Anor! Encore un de ces villages-villes caractérisés. Ville par son importance numérique : 4610 habitants, village par un égrènement de ses villages tel que l'ensemble a 1a superficie d'une, grande ville de province. Anor en temps de paix, tire son importance de sa triple situation de vigie douanière, de nœud ferré et de centre industriel. La frontière franco-belge est à vingt-cinq minutes à peine d'une des extrémités du bourg; dans la gare (voir photo ci-dessus) se croisent les rails qui mènent à Avesnes, Hirson, Chimay. Anor compte tissages, filatures, verreries, papeterie, Savonnerie. Ces trois facteurs ont, avec la guerre, singulièrement diminué d'importance. La frontière ne répond plus à aucune réalité perceptible; deux au moins des trois lignes n'ont plus qu'un mince intérêt; enfin tout l'organisme industriel a du stopper. On nous avait dit qu'Anor aurait, au début de la guerre, une importance militaire de premier ordre : trouée d'Anor, cote culminante..., etc. Les faits n'ont pas répondu à cette attente Anor a entendu, mas-t-on dit, quatre ou cinq coups de fusils échangés entre des uhlans et des soldats français égarés dans le bois. Si nous en croyons la tradition, il ne serait resté dans la ville, au moment de l'investissement, que vingt deux personnes. Cette extrême précision nous incline au doute, mais si le fait est exact, il constitue certainement un record. Il est vrai qu'on assure en même temps que tout ce flot d'exode est rentré, que cent immeubles à peine restent abandonnés, ce qui me semble un nouveau record, mais en sens inverse. Anor donne, par ces temps de guerre une impression de vitalité, tout au moins de mouvement un peu plus intense qu'ailleurs. Notre impression est née sans doute d'allées et venues d'équipes d'ouvriers travaillant dans les bois ou de-ci de-là. La ville d'Anor relève de la Commandanture de Fourmies avec M. Meunier, pour maire. Les relations quotidiennes des deux centres sont assurées par un agent de police ressemblant... à quelque distance, à un lieutenant de « vitriers ». Nous dirons pour en finir qu'Anor obtient quelques effets pittoresques du fait de son assiette topographique et de l'étang qui en forme le centre. Du parvis de l'église, sœur cadette de celle de Wignehies, nous avons l'illusion d'un cirque boisé et , dans  Ies fonds, des vaguelettes frissonnant sous la brise.

______ F I N ______

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