Avec le concours de "Glageon-Loisirs", l'association Wallersoise organise de nombreuses randonnées pédestres ainsi que des voyages. Ce lundi 13 juillet c'est un déplacement qui avait lieu chez nos voisins Thiérachiens de l'Aisne afin de découvrir un circuit pédestre entre Jeantes et Plomion pour se terminer en voiture à Parfondeval. J'ai participé à cette randonnée et je vous livre mes photos prises à l'occasion de cette agréable journée.
Ce circuit offre la particularité de découvrir quelques églises fortifiées de Thiérache qui en compte un peu plus de 60 ! Celle de Jeantes offre la particularité d'être décorée des peintures et fresques réalisées par le peintre néerlandais Charles Eyck en 1962. C'est pour cette raison que l'on surnomme également cette église Jeantes-La-Peinte. Nous bénéficions de l'aide d'un guide, indispensable pour une telle visite.
Ci-dessus et dessous deux fresques remarquables exécutées avec une autre technique que les peintures murales.
Les Fonts baptismaux romans du XIIe siècle sont en pierre bleue de Tournai.
Sur cette peinture murale représentant "la pêche miraculeuse", on remarque, une embarcation de laquelle des pêcheurs lancent un filet qui semble rejoindre la cuve baptismale, tandis que Jésus marche sur l'eau très poissonneuse du lac de Tibériade.
Ci-dessus le chemin de croix réalisé également par Charles Eyck
En route maintenant vers Plomion en passant par Bancigny
Le petit village de Bancigny ne compte guère plus qu'une trentaine d'habitants, mais vaut la peine que l'on s'y arrête. L'église fortifiée de Saint-Nicolas nous montre également deux tours de défense en façade dont l'une est écimée.
Ici également des fonts baptismaux romans en pierre bleue
Le petit village possède également un habitat rural traditionnel groupé autour de son église.
Hélas certaines constructions à pans de bois et torchis sont aujourd'hui à l'état d'abandon.
Heureusement ici et là subsistent certaines bâtisses plus résistantes construites avec des rangées de briques et de silex, matériau très présent dans les terres agricoles de cette région.
Nous prenons maintenant la direction de Plomion.
L'église de Plomion comprend un puissant donjon-porche encadré par deux solides tours rondes et massives. On dénombre au total pas moins de 60 meurtières. Des postes d'observation permettent de détecter d'éventuels brigands ou envahisseurs. En cas d'alerte, on sonne le tocsin afin de prévenir la population du danger. Celle-ci se réfugie alors à l'intérieur de l'église. Il faut bien sûr relativiser le danger. En effet, en cas d'invasion massive par une armée ennemie bien constituée, l'église fortifiée ne résiterai pas bien longtemps. Celle-ci est surtout un élément dissuasif contre certains brigands ou envahisseurs peu organisés et ceci en tenant compte de la multiplicité des édifices présents dans la région qui constituent ensemble un réseau défenssif très dissuasif.
Une autre caractéristique de cette église réside dans l'utilisation de briques vitrifiées (trop cuites). On y trouve également un certain nombre de motifs : Des croix, des coeurs, et des représentations géométriques composées de losanges. A ce propos notre guide nous indiquera que les villageois seuls n'étaient pas en mesure de construire de tels édifices et que des Compagnons itinérants apportaient sans doute leur savoir pour les aider. C'est pourquoi ils auraient ainsi laissé des traces afin de marquer ou même signer leur participation à l'édification de ces fortifications.
Le guide que nous avions à Jeantes nous accompagne également dans la visite de cette église.
Contrairement à d'autres églises, les fortifications se sont développées bien au delà de la façade, on y trouve même des échauguettes réparties de chaque côté de l'édifice.
L'intérieur de l'église est très sobre et seules quelques statuettes en bois sculpté viennent réhausser le décor. Elles ont été réalisées par Jean Minne, un enfant du Pays devenu à la fois anatomiste et chirurgien. A l'âge de la retraite, cette grande figure Lilloise deviendra sculpteur en utilisant ses instruments chirurgicaux. Le résultat est très étonnant !
La Communiante
La matinée prenant fin,nous nous dirigeons en voiture vers Parfondeval pour nous restaurer et ensuite visiter le village. En début d'après-midi nous sommes très aimablement accueillis par Luc Vitaux Maire de Parfondeval qui va nous servir de guide pour visiter son village qui est un des plus beaux de France.
Tout commence par la visite de l'église fortifiée Saint Médard qui date du XVIe siècle. Elle est protégée par une double enceinte. La première est percée d'un porche lui même contigü à des habitations, tandis que la seconde est inhérente aux défenses propres de l'église fortifiée.
Le portail d'entrée en pierre blanche est de style Renaissance. On y découvre d'ailleurs quatre salamandres chères à François 1er.
C'est la seule église où l'on pourra accéder à la Salle de refuge située juste au dessus de l'entrée et sous le clocher.
Sous l'entrée de l'église une voûte est percée au centre, elle est aujourd'hui vitrée. On perçoit très bien les trois orifices qui servaient au passage des cordes du sonneur de cloches. Au dessus de cette voûte c'est la salle de refuge qui a reçue un nouveau plancher et qui sert aujourd'hui de salle d'exposition.
Les cloches vues depuis la Salle de refuge.
Réalisation d'une séquence historique pour un musée dans l'Aisne.
95% des interprètes de ce film sont des villageois (agriculteurs, maçons,...) de Parfondeval :
NDLR : On remarquera que l'orifice situé au dessus de l'entrée de l'église existe toujours. Il servait effectivement à projeter des pierres sur les assaillants. Ce système porte le nom d'assommoir.
L'intérieur de l'église est sobre. Des murs au plafond on l'a débarassée des plâtres et autres torchis détériorés par le temps.
L'église ainsi restaurée est devenue plus chaleureuse.
Nous arpenterons ensuite les rues et ruelles du village pour découvrir l'habitat rural restauré qui fait tout le charme du village.
On remarque que le réseau électrique est totalement enterré ainsi que l'absence de trottoirs et bordures.
Beaucoup de murs d'habitations et de bâtiments agricoles et dépendances exposés à la pluie font l'objet de bardages de planches d'Aulne disposées horizontallement les unes sur les autres. Cette technique aussi appelée "bauchage" existe depuis le XVIIIe siècle.
Nous aurons même le privilège de visiter la grange d'un habitant. La plupart du temps celle-ci est restaurée en même temps que l'habitation.
Ici l'ancien lavoir a été lui aussi restauré.
Ci-dessus le Temple protestant que nous visiterons. A Parfondeval il existe deux lieux de culte et deux cimetières. En effet la religion protestante est ici historiquement présente. Elle réunit environ un tiers des fidèles des deux églises.
F I N
NDLR : Hormis la vidéo, les photos de cet article sont la propriété de l'auteur du présent blog. Elles ne peuvent être utilisées sans son accord.