Pour une meilleure lecture, cliquer sur le programme
Outre ce programme muséographique local, on propose à Trélon la visite de 5 sites :
Je vous joins ci-après les petites notes explicatives sur les 5 sites proposés à la visite dans le cadre des journées Européennes du Patrimoine 2012
les 15 et 16/09 après-midi de 14h à 17h
LA CHÈVRE D’OR du Château du VOYAUX
à Eppe-Sauvage
Dans les « grandes heures d’un village de la frontière », Marc Blancpain évoquait le souvenir d’un grand camp (romain) et l’espoir de voir réapparaître la « cabre d’or », rappelant les fouilles entreprises fin 1723 en un certain lieu de Saint Michel en Thiérache avec à l’appui un devin des Pays Bas de grande réputation, armé de sa baguette divinatoire ...
Plus proche du Voyaux, la Fagne de Trélon, où Charles Malengreau, régisseur des biens de la famille de Merode, signalait en 1881 que le ruisseau du Voyon y prenait sa source à une fontaine, sous un hêtre séculaire ayant près de quatre mètres de circonférence et laissait à sa droite des ruines connues sous le nom de « Gade d’Or »…
Pour le château du Voyaux, des anciens du village d’Eppe-Sauvage racontaient que le seigneur de Voyaux possédait dans son château une chèvre qui avait des pouvoirs maléfiques. Jaloux, les seigneurs des alentours voulurent s'approprier ce bien précieux lorsqu’il partit pour la Croisade. La chèvre se réfugia dans le souterrain du château - qui existe toujours – et, quand les seigneurs furent sur le point de la capturer, celle-ci se changea subitement en une chèvre d’or, tandis que la voûte du souterrain s'effondrait entre elle et ses poursuivants.Depuis elle réapparaîtrait tous les ans, à qui entend ses pas et le tintement de la clochette qu'elle porte à son cou .
L’AUTEL MÉROVINGIEN ou CAROLINGIEN
de l’Église du Prieuré de Moustier en Fagne
Le Prieuré de Moustier est sur le site de l’ancien monastère de Wallers, qui figure parmi les biens attribués à Charles le Chauve dans le Traité de Mersen de 870 et dont une consécration est effectuée en 844 par l'évêque de Cambrai, Thierry, à la demande de l’abbé de Lobbes, Hartbert.
Si la réforme monastique entreprise par l’évêque de Cambrai Burchard entre 1125 et 1127 n’en fera plus qu’un simple prieuré, la pierre d’autel qui a été retrouvée en 1965, enfouie dans le terrain du Prieuré de Moustier, ne peut être que celle de l’église bénédictine de l’ancien monastère de Wallers et antérieure à l’an 844.
Cette pierre d’autel présente en effet six creux pour la consécration par l'huile, alors qu’un capitulaire sous Charlemagne oblige les autels à ne plus avoir que 5 croix ou cavités.Charlemagne ayant fondé l’école de l'abbaye de Lobbes, les moines de Lobbes, et de Moustier, ne pouvaient qu’être parfaitement informés de ce changement et l’autel ne peut remonter qu’à une époque plus ancienne que cet acte pris par Charlemagne, entre 768 et 814.
UNE BRASSERIE DE L’ABBAYE DE SAINT FŒUILLIEN
Dans la Maison Curiale de Wallers en Fagne
En 1125, Burchard, évêque de Cambrai, décide de morceler l'ancien grand domaine de Wallers en Fagne (Moustier, Baives et Wallers) en accordant à la jeune fondation des Prémontrés de Saint Fœuillien du Roeux l'église de Wallers, dédiée à Saint Hilaire, évêque de Poitiers (315-367).
En 1776 et 1779, Meynart Gilbert, curé de Wallers, prêtre régulier reconnu comme procureur spécial de l'abbaye, déclare en tant que propriétaire de tous les biens fonds que Saint Fœuillien possède à Wallers, la maison pastorale, chambres, Ecurie, grange, jardin, Brasserie, fossez, appendances et dependances, le tout érigé sur deux jours environ d'héritage sis sur, tenant à la veuve nicolas Bernard d'orient, à la rivière du midÿ, au chemin de mommignies d'occident et au cimetière du septentrion.En 1791, face à la résistance du prêtre « étranger », la mairie et des administrateurs composant le directoire du département du Nord adoptèrent une certaine prudence : Nous avons reçu Messieurs, la lettre que vous nous avez écrite le treize May pour nous informer de l'obstacle qu'a apporté le Sr Meynart, religieux étranger, Curé de Wallers, à l'évacuation de ses meubles du presbytère qu'il occupe. Cette maison appartenant à une abbaye hors de la domination Française, vous avez prudemment agi de faire pourvoir provisoirement par la Municipalité du lieu au logement du nouveau Curé.
C’est pour cette raison que Wallers en Fagne compte encore aujourd’hui une Maison Curiale - demeure fort ancienne et peu affectée par la Révolution(1) - et un Presbytère (devenu Ecomusée de la Pierre puis établissement scolaire).
Donation de Wallers à la jeune fondation des Prémontrés de Saint Fœuillien du Roeux (Extrait du Cartulaire de l’ancienne abbaye. L. Devillers 1888)
1. La maison sera quand même, comme domaine national, soumissionnée et adjugée le trois pluviose An VII, et c’est le sieur Jouniaux qui s’en rendra acquéreur.
LA CROIX DES CHARMILLES
dans le Parc du Château de Trélon
Une légende « récente » et abondamment colportée Pendant près d’un siècle, les trélonais ont cru que sous la croix des charmilles se trouvaient des soldats russes. Celle légende de « la croix des russes » ne s’appuie sur aucun fait ou document historique extrait des archives familiales Merode. La rumeur paraît se propager suite à une visite du château le 15 Avril 1914, où il est signalé que « les russes, au commencement du XIXesiècle, se sont chauffés en brûlant les meubles de l’ancien mobilier » !! Cette étrange déclaration est sans rapport avec les comptes que tenait scrupuleusement le régisseur entre 1814 et 1818 et où il notait toutes les dépenses occasionnées par les rares passages d’officiers d’occupation.
La découverte de 1833
C’est en 1833, « en creusant sous les fondations du château la nouvelle cave », que furent découverts plus de vingt cercueils. Cinquante ans plus tard (1883), E. Chevalier, dans son « Dictionnaire topographique de l’Arrondissement d’Avesnes » rappelle les inscriptions que nous pouvons toujours lire sur le piédestal de cette croix :
ICI SONT DÉPOSÉS LES
OSSEMENTS TROUVÉS DANS
PLUS DE VINGT CERCUEILS
SOUS LES FONDATIONS DU
CHATEAU DE TRÉLON EN
CREUSANT LA NOUVELLE
CAVE CONSTRUITE EN 1833
R.I.P.
Quand l’histoire est plus intéressante que la légende
Il est bien difficile aujourd’hui, en l’absence de toute description des cercueils en 1833 et de datations actuelles, de déterminer l’origine des ossements qui ont été déposés sous cette croix.
Toutefois, la simple accumulation des cercueils et l’ancienneté apparente de certains os mis au jour lors de travaux récents à proximité de la croix laisse à penser que l’on n’a pas trouvé en 1833 des sépultures classiques mais un lieu de dépôt de cercueils que l’on souhaitait placer dans l’enceinte du château.
La crypte de l’église de Trélon, qui s’ouvrait « dedans la chapelle » du seigneur et où ont été enterrés le « 3e prince de Holstein et ses ancêtres », ayant été apparemment comblée bien avant 1850 (date de repavage du chœur), il est possible qu’en pleine révolution les administrateurs du château et les autorités municipales aient déplacé les cercueils de la crypte, à l’exception des plombs de protection et d’identification récupérés.
LA PREMIÈRE CHARTE COMMUNALE
en Mairie de Trélon
Après l'an mille et les dernières invasions les villes se repeuplent, les commerces reprennent et des hommes libres, dont la richesse s'appuie sur le commerce et l'industrie, constituent une bourgeoisie.
Les maîtres du sol que sont les seigneurs laïcs ou ecclésiastiques, loin de contrecarrer l’esprit d’entreprise des paysans libres qui s’installent et se regroupent, vont les épauler avec des chartes de franchise.
En Thiérache, c’est avec ces villages dynamiques et ces paysans libres qui s’attaquent aux lisières forestières et aménagent les biefs des cours d’eau pour y faire installer les moulins que les Seigneurs d’Avesnes, propriétaires entre 1150 et 1230 des terres d’Avesnes, de Guise et de Thiérache, ainsi que d’autres possessions dans le Brabant hennuyer, vont traiter :
- La première charte de franchises concédée est celle d'Hirson en 1156.
- En 1158, sera rédigée la fameuse charte de Prisches, catalogue de règles codifiant la vie d’une communauté rurale, réglant à la fois le droit cicil et le droit pénal, ainsi que les rapports de vassalité avec le seigneur.
Et c’est de cette ville nouvelle de Prisches que Jacques d'Avesnes accordera solennellement, la CHARTE DE TRÉLON, il y a 850 ans, et y nommera un premier maire, Lambert.
Copie certifiée conforme (vidimus) de la Charte de 1162, établie le 12 août 1449 par la Cour
de Mons, après la traduction de l’acte en langue romane, à la demande du seigneur de Trélon.